Mais quelle journée!!! Je pense que cette petite phrase qualifie réellement notre ressenti sur cette journée!  

On démarre sous un ciel voilé, voir légèrement nuageux, la mer est calme, la visibilité est excellente et les poissons sont bien présents.

Ce matin pas besoin d'aller les chercher bien loin! A peine franchis les 40 mètres, les premières chasses pètent devant nous! Il s'agit d'un mélange de bonites et de thons ! Dans ce cas-là, on ne prend pas de risques, on prend les cannes à thon!

Mon but aujourd'hui est de faire prendre du poisson à ma famille, moi je passerai en dernier! C'est donc naturellement que je les positionne correctement sur une chasse!

Nolhan lance en premier, son fil s'enroule sur le scion et son leurre vient mourir à une dizaine de mètres de la chasse! Mel dans un même temps lance  en direction de la chasse, je ne sais pas comment elle se débrouille mais elle aussi rate son lancer et le leurre atterrit à 4 ou 5 mètres du bateau! C'est le bordel....Deux lancers pourris et la chasse tient toujours!

Je ne peux pas laisser passer le coche, je saisi rapidement ma canne, je lance en plein...Un pop, pause! PANN!!! Va chercher, le frein chante et moi avec!!! Quel pied de voir l'attaque et le départ qui s'en suit derrière!

Le combat sera de courte durée, je le bride assez rapidement, il approche la coque du bateau, un transfert de canne à Mel, il est piqué fin, je parviens à le décrocher correctement pour lui permettre de bien repartir!

Je pense que ces deux coups d'épées dans l'eau de la part de ma femme et mon fils sont très certainement dus à l'adrénaline et au stress que procure cette pêche! Chasse suivante, on se calme, on tempère nos émotions… Nolhan est dedans, il applique les petits conseils de papa à savoir de faire la pause et ça paye! En revanche là ce n'est pas la même, la canne n'a pas la même puissance que la mienne et apparemment son compagnon de jeu à l'air bien plus costaud!

Oui beaucoup plus costaud que le mien puisque trente minutes plus tard Nolhan n'a toujours rien gagné sur le thon qui continue de se balader au bout de la ligne! De plus Nolhan s'épuise et me demande de prendre le relais ! Je resserre le frein, je tente de le brider mais malgré çà il n'est pas décider à remonter. Je le fatigue un peu, je parviens à gagner un peu de terrain sur lui avant de redonner sa canne à Nolhan qui termine le combat 5 minutes plus tard!

Un beau poisson estimé à 1,30 au moins qui a mis 45 minutes avant de se rendre mais qui malgré ce combat relativement long a pu reprendre ses esprits et repartir dans de bonnes conditions.

Le temps est passé depuis la prise de ces deux poissons et les chasses se sont littéralement stoppées! A tel point que j'ai pris la décision de quitter la zone et de monter dans les 80 mètres pour voir si ils ne s'étaient pas déplacés!

 Le choix fût judicieux. Des oiseaux biens présents sur la zone nous indiquent que les thons sont là! Deux chasses espacées de quelques centaines de mètres nous mettent sur la voie. La première est prise par un bateau dont les occupants sont en combat. On prend donc la seconde, je positionne correctement le bateau pour mes deux matelots.

Encore une fois c'est Nolhan qui fait la différence et qui s'engage dans un nouveau combat! Celui-ci sera bien plus court puisque le poisson doit avoisiner les un mètre à peine!

Poisson relâché plus difficilement! Il saigne, il arbore des rayures, ce qui est signe de stress chez les petits thons. Effectivement lorsque je le décroche il repart difficilement. Je suis quasi certain qu'il n'aura malheureusement pas survécu! 

Nolhan à deux reprises, moi une fois et Mel dans tout çà ? Beh Mel trouve le temps long et commence à désespérer.

Alors certes elle est contente pour nous mais mine de rien même si elle ne sort pas très souvent, ça fait maintenant un an et demi qu'elle court après ce poisson magique et espère prendre son premier aujourd'hui!

D'autant qu'il y a la place, de nombreuses chasses partout avec des poissons mordeurs! Le temps qu'on navigue à trouver d'autres chasses, on se retrouve tranquillement dans les 90 mètres, la mer s'est levée doucement mais ça reste très correct. On navigue pour rejoindre une chasse à 400/500 mètres quand soudain devant le bateau ça nous explose de partout! Des poissons enragés, qui font voler les anchois sous nos yeux ébahis! 

C'est le moment pour Mel d'en profiter! Ce coup-ci après lui avoir gentiment dit: "qu'elle manquait de précision et de réactivité", elle propulse son leurre dans l'axe de la chasse, il ricoche sur une vague, elle prend contact avec son popper, un pop, deux pop, pause, je vois le poisson sortir de l'eau et s'en saisir… Du même temps, le frein chante, Mélanie crie, hurle même sa joie de connaître enfin la touche et le fameux départ de ce poisson!

Le combat s'engage, dure une quinzaine de minutes, Mel gère correctement et profite de cet instant tant attendu malgré la houle qui est en train de se former (la photo ne rend pas bien mais on est déjà à 0,5 / 0,6)

Nolhan s'occupe de pincer le poisson et moi de la décroche !  Un poisson estimé à un peu plus du mètre peut-être! Mais qu'importe la taille, elle a connu cette sensation que seul le thon peut procurer à la touche! 

En début de page j'ai écrit "Mais quelle journée"! Oui car ce n'est pas que pour ces quatre prises que nous avons réalisé, c'est également pour ce retour qui nous a paru interminable!

La mer s'est levée très très rapidement pour atteindre un mètre cinquante assez rapprochée et peut-être plus encore. Les vagues en 3/4 avant à une vitesse lente adaptée aux vagues qui se formaient devant nous. On subissaient les creux, prenant des gerbes d'eau en pleine face. Je pouvais lire la peur sur le visage de ma femme et surtout dans le regard de mon fils qui pleurait me demandant de le ramener à la maison.

Oui ça bouge, oui on est trempé jusqu'à la culotte ( non je n'exagère rien) mais ma canaille fait moi confiance, on va rentrer, on ne risque rien fait moi confiance je ne cessais de lui répéter. J'ai tenté de le rassurer comme j'ai pu, j'ai bien vu dans son regard qu'il avait du mal à me croire. La mer était censée se lever qu'en fin de journée, pas à 13h30, et surtout je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi soudain!

Si je peux relater cette session c'est qu'on va bien mais je reconnais que si j'avais connu cette erreur météorologique, on ne serait pas monté si haut!

Un grand merci à mon collègue Vincent Mas, guide de pêche "Obsession pêche" qui au détour d'une chasse a eu la gentillesse de venir immortaliser ce moment où Nolhan est en combat! C'est rare de pouvoir être photographié tous les trois ensemble sur le bateau!